Les tribunaux français confirment l'interdiction d'entrée du territoire du directeur de CAGE censurant sa condamnation de l'islamophobie étatique française
Paris - Le 10 octobre, le tribunal administratif de Paris a confirmé l'interdiction d'entrée sur le territoire français de Muhammad Rabbani, directeur général de CAGE International, un groupe de défense des musulmans qui dénonçant depuis longtemps les politiques islamophobes de l'État en France. Cette interdiction empêche catégoriquement Rabbani d'entrer sur le territoire français.
Malgré les efforts déployés par le gouvernement français pour saper le travail de CAGE International, l'association de défense des droits de l'homme est restée ferme dans ses critiques. La veille de la confirmation de l'interdiction, des représentants de CAGE International se sont exprimés lors de la conférence sur la dimension humaine de l'OSCE à Varsovie, la plus grande organisation régionale de sécurité au monde, qui compte cinquante-sept États participants. Rayan Freschi, représentant de CAGE International, a souligné la dure réalité de l'islamophobie structurelle en France, rappelant notamment qu'en raison d'une politique d'entrave systématique mise en place par l'État français en 2018, 31 000 organisations musulmanes - dont des ONG indépendantes, des mosquées et des écoles - ont été victimes de harcèlement de la part de l'État, plus d'un millier d'entre elles ayant été fermées de force.
La décision de maintenir l'interdiction de Muhammad Rabbani constitue une grave violation de ses libertés de circulation et d'association. Il ne s'agit que d'un cas alarmant parmi tant d'autres ; d’autres affaires concernent des chefs religieux respectés qui risquent l'exil, comme l'imam Abdourahmane Ridouane, ou leur capacité à s’exprimer publiquement.
Muhammad Rabbani, directeur général de CAGE International, a déclaré :
"La décision de maintenir l'interdiction n'est pas surprenante : elle était politiquement motivée dès le départ, et les tribunaux ont constamment renforcé les actions du gouvernement. Dans un climat d'hystérie généralisée à l'égard des musulmans, les musulmans confrontés à des procès à connotation politique bénéficient rarement d'un procès équitable. Cette interdiction s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large visant à démanteler la société civile musulmane, le gouvernement français dissolvant systématiquement les organisations, saisissant les actifs et supprimant l'activisme politique. _
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L'interdiction de ma présence ne fait que renforcer notre analyse sur l'islamophobie structurelle et du silence délibéré des organisations musulmanes. L'interdiction faite à un dirigeant d'ONG internationale d'entrer en France pour enquêter sur sa politique intérieure en dit long. On ne peut qu'imaginer la réaction mondiale si la Russie avait interdit de son territoire un membre de la presse française ou d'Amnesty International.
Malgré l'interdiction, dans le monde globalisé et interconnecté où l'information circule librement, le travail de CAGE International se poursuivra sans relâche. Cette hypocrisie n'entravera pas nos enquêtes, nos actions de plaidoyer ou notre détermination à tenir la France responsable de ses actes".